Les feux de forêt sont plus intenses et plus fréquents, aggravés par le changement climatique et la dégradation de l’environnement. Alors que les flammes continuent de dévaster les forêts de l’Alberta (Canada) et qu’un important incendie a entraîné l’évacuation de centaines de personnes en Espagne, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié le 17 mai un rapport alarmant sur l’intensification des feux de forêt. Selon l’OCDE, la fréquence et la gravité des incendies de forêt, ainsi que la durée de la saison des incendies, augmentent dans de nombreuses régions du monde. Depuis 1979, la durée de la saison des incendies a augmenté de 27 % à l’échelle mondiale.
Le changement climatique joue un rôle majeur dans cette tendance. Les températures atmosphériques plus élevées, les précipitations variables et la sécheresse accrue augmentent les risques d’incendie. L’OCDE souligne que le dérèglement climatique a doublé la superficie forestière brûlée dans l’ouest des États-Unis entre 1984 et 2015. Les émissions provenant des incendies de forêt alimentent à leur tour le changement climatique, créant ainsi un cercle vicieux entre les deux phénomènes.
La dégradation de l’environnement est également un facteur déterminant. La déforestation, le drainage des tourbières et certaines pratiques agricoles et forestières non durables contribuent à l’apparition d’incendies de forêt extrêmes dans des pays tels que le Brésil et l’Indonésie. L’activité humaine est souvent à l’origine des départs de feux. Selon l’OCDE, il est essentiel d’améliorer les évaluations des risques d’incendie de forêt et de préserver l’environnement pour faire face à cette problématique.
Les incendies de forêt ont des conséquences durables et potentiellement irréversibles sur l’environnement et l’économie. Ils provoquent une pollution de l’air, contribuant à 340 000 décès prématurés chaque année. De plus, ils causent des dommages importants aux écosystèmes. Après les incendies de forêt en 2017 au Chili, près de 40 % des habitats en danger critique ont été gravement endommagés. Les incendies de forêt ont également des répercussions économiques considérables. Par exemple, l’incendie de Camp en Californie en 2018 a entraîné environ 19 milliards de dollars de coûts directs, tandis que les incendies de forêt en Australie en 2019-2020 ont causé 23 milliards de dollars de coûts directs.
Face à cette situation préoccupante, les pays renforcent leur résilience face au risque d’incendie de forêt. Ils augmentent leurs capacités de préparation et de réponse aux incendies, en investissant notamment dans la lutte contre les incendies de forêt. La gestion durable des forêts et la végétation est également une priorité pour réduire le risque d’incendie. Les pays mettent en place des mesures telles que la protection et la restauration des écosystèmes forestiers, la gestion des accumulations de combustible végétal et la promotion de pratiques agricoles durables. La coordination et la collaboration entre les différents acteurs gouvernementaux, les gestionnaires forestiers, les exploitants d’infrastructures critiques et les organismes de protection civile sont essentielles pour une prévention efficace des incendies de forêt.
De plus, une meilleure évaluation des risques d’incendie de forêt est nécessaire pour informer les décisions de prévention et de préparation. Cela comprend la surveillance des conditions météorologiques, la modélisation des impacts du changement climatique et l’évaluation de la vulnérabilité des infrastructures. Des efforts doivent également être déployés pour renforcer les codes et normes de construction afin de protéger les vies et les biens. Une sensibilisation accrue du public et des campagnes de prévention sont également essentielles pour promouvoir des comportements responsables et réduire les risques d’incendie.
Enfin, il est important d’allouer des ressources adéquates à la prévention des incendies de forêt. Les investissements dans la prévention doivent être soutenus financièrement, en veillant à ce que les fonds publics soient suffisamment disponibles. Il est également important d’encourager les investissements privés dans la prévention des incendies de forêt, en favorisant la collaboration entre le secteur public et privé.
Face à la réalité croissante des incendies de forêt plus intenses et fréquents, les pays doivent continuer à renforcer leur résilience et à prendre des mesures concrètes pour prévenir et répondre à ces catastrophes. La coopération internationale et les échanges de connaissances sont également essentiels pour faire face à ce défi mondial. Les pompiers humanitaires du Groupe de Secours Catastrophe Français (GSCF) se tiennent prêts à apporter leur expertise et leur soutien, et pourraient également être amenés à intervenir à l’échelle internationale dans le cadre de feux de forêt. Ensemble, nous pouvons travailler à la préservation de nos forêts et à la protection de nos communautés contre les ravages des incendies de forêt.